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La table ronde réunira des chercheurs juniors et seniors formés dans une variété de disciplines et dont l'expertise porte sur l'Asie du Sud est que du Nord-Est. Plusieurs points devraient faire l'objet de la discussion : la transformation des carrières académiques sous l'effet de leur internationalisation et d'une standardisation des procédures d'évaluation et de recrutement, l'allongement du temps entre la fin de la thèse et le recrutement sur un poste pérenne, la multiplication des postes temporaires en lien avec le financement de la recherche (ANR, projets européens). Une attention particulière sera prêtée aux opportunités offertes aux jeunes docteurs dans les carrières d'ingénieurs d'étude et de recherche, et également en dehors de l'université et des institutions de recherche strico sensu (thinks tanks, organismes publics et privés de conseil).
Organisateurs : Ken Daimaru (MCF, Histoire du Japon, Paris Cité, CRCAO 8155) et Gilles Guiheux (PR, Sociologie de la Chine, Paris Cité, CESSMA 245)
Participants : Béatrice Zani (sociologie et Chine, CR CNRS, LISE UMR 3302) ; Benoît de Tréglodé (sciences politiques et Vietnam, directeur du domaine Afrique-Asie-Moyen-Orient à l'IRSEM, ministère des Armées) ; Arnaud Levaud (sciences politique et Corée du Sud et Asie du Sud-est, ancien Chief of Staff d’Airbus Asie-Pacifique et responsable sûreté et intelligence économique de Danone), Louise Pichard-Bertaux (Thaïlande, IrAsia, CNRS, Aix Marseille)
Quels sont les effets de l’inscription dans le champ des humanités numériques pour un projet de recherche relevant des études asiatiques ? Nous nous emparerons de cette question pour réfléchir à l’impact réel ou fantasmé de ces méthodes sur notre travail. Nous évoquerons l’organisation et le séquençage des activités, la définition et l’envergure des corpus, la collecte, le partage et le traitement des données, le rapport aux sources dans leur matérialité, les possibles bouleversements épistémologiques découlant de nos choix, traitements, analyses et visualisations, ainsi que les contraintes auxquelles les ambitions de certains projets se heurtent dès lors qu’il s’agit de publier ouvertement les données produites.
Organisateurs : Marie Bizais-Lillig (GÉO, Distam) et Vy Cao (IRASIA)
Participants : Emmanuel Francis (CESAH), Fabienne Jagou (EFEO, CCJ/CECMC) et Raphaëlle Yokota (IFRAE)
Discutant : Julien Bouvard (Univ Lyon 3)
Après une présentation rapide des 7 participants, un état des lieux national de la documentation sur l’Asie sera dressé en s’appuyant notamment sur les travaux du réseau DocAsie. Les diverses aires géographiques et périodes seront signalées puis les questions d’accès aux ressources, de base de données payantes et de documentation sur les terrains empêchés seront abordées. Les défis et perspectives de la documentation sur l’Asie en France seront discutés avant d’ouvrir les échanges avec la salle.
Porteurs
François Guillemot, IAO, CNRS, Lyon (Viet Nam, Histoire, Asie Orientale)
Louise Pichard-Bertaux, IrAsia, CNRS, Marseille (Thaïlande, Asie, Réseau DocAsie)
Intervenants
Katia Juhel, EFEO, Paris (Asie)
Nguyễn Giáng Hương, BnF, Paris (Viêt Nam, dépôt légal)
Caroline Riberaigua, Collège de France, Paris (Inde, Asie)
Benjamin Ringard, Humathèque Condorcet, Aubervilliers (Chine, Asie)
Robin Toublan, Humathèque Condorcet, Aubervilliers (Mongolie, Asie du Sud)
DiasCo-Tib propose d'analyser des formes de convergences linguistique, spatiale et sociale à l'œuvre au cours d'un « moment diasporique », c'est-à-dire un moment crucial de réactivation et de reconfiguration d'une diaspora. La recherche se fonde sur le cas des réfugiés tibétains, qui font actuellement l'expérience d'un tel « moment diasporique », lié à la disparition anticipée de leur chef spirituel, le Dalaï-lama (né en 1935), Les récents mouvements migratoires des réfugiés tibétains de l'Asie du Sud vers l'Europe et l'Amérique du Nord entraînent une reconfiguration spatiale à grande échelle de ce réseau diasporique multipolaire, dont la France est désormais un lieu clef. Notre hypothèse est que, dans le contexte d'un moment diasporique, une dispersion spatiale accrue peut, paradoxalement, intensifier les processus de convergence sociale. L'équipe interdisciplinaire de DiasCo-Tib étudiera des phénomènes sociaux concomitants et évaluera leur degré d'interdépendance dans les domaines des langues et des pratiques linguistiques, des réseaux sociaux et économiques, des formes de représentation collective (dans les sphères politiques, civiques ou encore artistiques), de l'évolution des rôles genrés et des pratiques religieuses. de cas choisie permettra donc de mettre en lumière les multiples dimensions du processus du diasporisation, tels qu'ils sont vécus et mis en œuvre par les individus et les communautés dans la vie quotidienne et tout au long des parcours de vie.
Discutant : Nicolas Jaoul (CNRS - CESAH)
Discutante : Florence Padovani (Univ. Paris 1 - PRODIG)
Participants :
Séverine Arsène (Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du MEAE)
Benoît de Tréglodé (Institut de recherche stratégique de l’École militaire du ministère des Armées)
Nicolas Dejenne (GIS Asie / Univ. Sorbonne Nouvelle)
Marc Julienne (Institut français des relations internationales)
Isabelle Saint-Mézard (Institut français de géopolitique, Univ. Paris-8)
Descriptif :
Les chercheurs travaillant sur l’Asie, notamment les spécialistes de l’Asie contemporaine, sont régulièrement sollicités par les pouvoirs publics afin de les faire bénéficier de leur connaissance et de leur expertise sur des régions d’une importance géopolitique cruciale, en mutation rapide, mais souvent méconnues. Ces demandes, visant à éclairer la prise de décision, ont une importance particulière pour le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère des Armées – qui se sont eux-mêmes dotés d’institutions de recherche propres, à côté de celles du MESRI. Quelles sont les spécificités du dialogue entre chercheurs et décideurs, entre monde de la recherche et autorités publiques ? Quels sont les enjeux et les défis, pour les chercheurs, de ces interventions hors de la sphère académique ? Comment rendre à la fois plus fructueuses et plus efficaces les collaborations entre ces divers partenaires ? Les participants à cette table ronde – qui y interviendront en leur nom propre – sont familiers de ces collaborations et connaissent tant les institutions de recherche publiques que les think tanks ou groupes de réflexion privés ; leurs réflexions et leurs échanges permettront d’éclairer ces questionnements.
Cette table ronde proposera d'échanger sur les relations entre la recherche et les pratiques artistiques développées par les chercheuses et chercheurs elles.eux-mêmes mais aussi en collaboration avec des artistes. À travers une diversité de pratiques artistiques, le théâtre, la danse et la chorégraphie, en passant par la photographie, le film documentaire et la bande-dessinée, nous partagerons des expériences issues de disciplines et terrains variés en Asie (Chine, Taïwan, Inde, Iran, Vietnam, Asie de l'Est et la Région et la diaspora Ouïghoure). Nous commencerons par évoquer l'évolution de la place des pratiques artistiques dans les recherches sur l'Asie ainsi que l'état de lieux des dispositifs d'accompagnement et de soutien financiers etc. avant de poursuivre avec réflexions autour de différentes thématiques : les dimensions artistiques de la recherche et la part scientifique de la démarche artistique, la mise en récit de la recherche et sa valorisation, les nouveaux lieux et espaces de diffusions de projets aux croisements de recherche & arts .
Participants : Christine Ithurbide (CNRS, Laboratoire Passages) et Mukaddas Mijit (Université Libre de Bruxelles, LAMC - EASt) ; Kamnoush Khosrovani - Chercheuse doctorante en anthropologie de la danse sur l’Iran à l’École pratique des hautes études, danseuse et chorégraphe. Nicolas Lainez – Chercheur au CESSMA - IRD et photographe (Vietnam, Inde). Béatrice Zani – Chercheuse CNRS au LISE (UMR 3302) en sociologie du travail et des migrations en China, Taiwan, Singapore.
Intervenantes : Blandine Ripert (CNRS-CESAH) ; Zoé Headley (CNRS) et Margherita Trento (EHESS/IFP, TBC)
Cette table-ronde sera l'occasion de discuter des enjeux de préservation, de constitution, de gestion, d'accès et d'utilisation des collections et du fond d'archives de l'IFP. Il sera introduit par un film documentaire (2024, 20mn) présentant les collections (herbier, pollen, manuscrits, photos, bibliothèque), l'amélioration de leur conservation et de leur accès, ainsi qu'un fonds d'archives qui s'étoffe. S'il ne s'agit que d'une des ressources de cette UMIFRE, elle est sa principale richesse qui mériterait d'être mieux connue.
"Living treasures: the legacy of the IFP's collections", film documentaire de 20 mn de Adarsh Aryan, NID.
Discutante : Florence Padovani (Univ. Paris 1 - PRODIG)
Discutant : Pierre Alary (Univ. Lille - CASE)
Les transformations importantes des sociétés asiatiques au cours des cinquante dernières années en ont fait des acteurs centraux de ce que l'on a appelé l'Anthropocène - l'impact de l'espèce humaine sur l'ensemble de la planète - et la santé planétaire - l'interconnexion des humains, des animaux et des plantes dans la remédiation des crises causées par cet impact. Le réchauffement climatique, la pollution et les pandémies sont particulièrement sensibles dans ces sociétés, mais c'est plus généralement l'ensemble des relations entre les humains et leur environnement qui a été bouleversé par l'industrialisation et la consumérisation des modes de vie.
Le terme « humanités environnementales » décrit la façon dont les humains et les êtres qui peuplent leur environnement sont entrelacés par des affects, des substances, des entités visibles et invisibles, à travers des pratiques quotidiennes, expertes ou militantes. Parmi eux, les déchets, êtres hybrides, entre menaces et ressources, peuvent participer à reconfigurer les perceptions quotidiennes de l'environnement et interrogent ce que signifie être humain dans des environnements où ils prolifèrent. Cette table ronde mettra la notion d' « humanité environnementale » à l'épreuve des enquêtes sur le déchet et d'autres formes de pollution menées dans les sociétés asiatiques.
Comment valoriser à la fois la maîtrise linguistique et les compétences disciplinaires lorsque l'on travaille sur l'Asie ? Comment remédier aux formations longues qui nécessitent souvent un apprentissage linguistique de longue durée combiné à des séjours de terrain en Asie ? Comment faire exister nos expertises et diffuser nos savoirs auprès des autres collègues et du grand public ? En prenant en compte les diverses situations appliquées aux différentes aires de l'espace asiatique, cette table ronde tentera d'apporter des solutions concrètes aux problèmes liés à la formation et aux débouchés professionnels.
Sophie Biard (Institut d'Asie orientale/EFEO, Cambodge, histoire des collections)
Aurore Dumont (CECMC, Chine, anthropologie),
Noémi Godefroy (CCJ/IFRAE, Japon, histoire)
Alexis Lycas (CRCAO, Chine, histoire)
Ève Tignol (CNRS, Inde, histoire)
Discutant : Rémi de Bercegol (CNRS - PRODIG)
Discutant : Pierre Alary (Univ. Lille - CASE)
De pays non démocratiques voire totalitaires où s'exerce la violence d'État, en contextes où les pressions exercées sur les chercheuses et les chercheurs sont plus subtiles, nombreuses sont les situations de terrain susceptibles de faire peser des risques variés sur les personnes et de limiter, voire d'empêcher la conduite des recherches. Mais au fond, qu'est-ce qu'un « terrain sous contrainte » ? Comment sommes-nous amené.e.s à répondre à ces contraintes, de manière pragmatique, mais aussi méthodologique, ou encore éthique ? Comment assurer la sécurité des chercheuses et des chercheurs, et de nos interlocuteurs locaux, de manière créative, en cultivant notre liberté ? Enfin, quelles modalités de restitutions de ces expériences contraintes pouvons-nous envisager, imaginer et co-construire ? Et finalement, comment nos expériences des terrains sous contraintes nourrissent-elles nos réflexions scientifiques ?
Participants :
- Raphaël Blanchier (UCA-ACTé-IFRAE)
- Valérie Gelézeau (EHESS, Laboratoire Chine, Corée, Japon, UMR8173 EHESS, CNRS, Université Paris Cité, Centre Corée)
- Maylis Bellocq, Université Bordeaux Montaigne, D2IA
- Rémy Delage, CNRS, CESAH
- Xénia de Heering, INALCO, CESSMA/ANR Diasco-Tib
- Nicolas Lainez, IRD, CESSMA
- Emmanuelle Peyvel, Université Lyon 2, (UMR5600 EVS)
Singapour, malgré sa petite taille, est une puissance économique et financière majeure en Asie du Sud-Est, jouant un rôle crucial face à la Chine et au Japon. Son influence s'étend à divers domaines de politique publique, notamment la gestion des maladies infectieuses. Le projet SPACE, financé par le gouvernement singapourien et mené conjointement par le CNRS et l'Université de Technologie de Nanyang, vise à optimiser la prévention et le contrôle de la dengue et des maladies aéroportées comme le Covid-19. Ce projet rencontre des défis d'adaptation aux pratiques de recherche locales, mais produit déjà des résultats intéressants sur le contrôle des moustiques et les pratiques de prévention de la dengue. L'étude révèle également des disparités dans la perception du risque et la responsabilité des résidents dans la lutte contre la dengue, liées au développement d'enclaves résidentielles privées, contrastant avec le discours égalitaire du gouvernement.
Discutante : Julie Marquet (ULCO)
Discutant : Alexis Lycas (EPHE - CRCAO)
Les libertés académiques sont devenues à la fois un souci partagé et un objet de recherche pour les communautés scientifiques. Cette question résonne tout particulièrement en ce qui concerne l'Asie, où la recherche ces dernières années a été percutée par des fermetures de frontières et mesures de restrictions de déplacement plus ou moins longues et strictes, qui se sont conjuguées avec la montée des autoritarismes. Cette table-ronde réunissant des spécialistes de plusieurs pays discutera de ces dynamiques, qui ont certes des spécificités nationales mais aussi de nombreuses similitudes, de la circulation de répertoires d'actions, et fera la place à des interventions basées sur des expériences hors d'Asie.
Porteuses :
Aurélie Varrel (CNRS - GIS Asie) ; Delphine Allès (Inalco)
Participants :
Frédéric Abécassis (ENS Lyon - GIS MOMM)
Vanessa Frangville (Université Libre de Bruxelles)
Odile Henry (Centre des Sciences Humaines, New Delhi)
Jérôme Heurtaux (U. Paris Dauphine)
Publier, qu'il s'agisse d'ouvrages, d'articles ou de traductions, est l'aboutissement naturel de la recherche dans les domaines et les aires couverts par le GIS Asie. À travers des témoignages émanant de chercheurs et de traducteurs, mais aussi d'institutions comme les Presses de l'Inalco et la librairie spécialisée Le Phénix, la présente table ronde tentera de jeter un éclairage sur un ensemble de questions liées aux diverses formes de l'activité de publication et d'instaurer un débat à leur sujet : les lieux d'édition pour les « petites langues » ; l'incitation à publier en anglais et l'usage de plus en plus fréquent de cette nouvelle lingua franca comme langue d'écriture ; les risques de censure pour les publications effectuées dans certains pays étrangers ou subventionnées par ces pays ; la situation de la traduction littéraire face au rétrécissement du lectorat et à l'évolution des goûts du public ; la traduction en sciences humaines et sociales et ses débouchés éditoriaux ; la formation des traducteurs ; les conséquences de l'essor de l'IA dans l'écriture et la traduction.
Intervenants : Isabelle Rabut (Inalco) ; Gérald Peloux (Inalco) ; Christine Chojnacki (Univ. Lyon 3) ; Leticia Ibanez (Inalco) ; Laura Raoul (Librairie le phénix) ; Étienne Naveau (CASE - Inalco) ; Catherine Capdeville-Zeng (CNRS - Inalco - CCJ)
Discutante : Coraline Jortay (CNRS - THALIM)
Discutant : Nicolas Elias (Inalco)
Résumé
La table-ronde thématique et réflexive « Etudier la santé, le care et le bien-être des populations d’Asie et leurs diasporas : quels défis et enjeux ? » vise à faire un état des lieux des recherches sur la santé, le care et le bien-être des populations d’Asie et ses diasporas, à échanger sur les enjeux et défis auxquels ces recherches sont confrontées ainsi que sur leurs perspectives. Elle doit permettre de formuler des recommandations aux tutelles des institutions de recherche et formation en termes de dispositifs ou outils à mettre en œuvre pour faciliter le travail des chercheur.e.s et sa valorisation.
Participant.e.s
- Myriam de Loenzien, démographe, directrice de recherche, IRD, Ceped (IRD- INSERM- Université Paris cité), santé de la reproduction, Viêt Nam
- Simeng Wang, sociologue, chargée de recherche, CNRS, CERMES3 (UMR 8211 CNRS- INSERM- EHESS, université Paris cité), migration et santé, Chine et diaspora
- Jeong Jiwon, sociologue et démographe, doctorante, CNRS, CERMES3 (UMR 8211 CNRS- INSERM – EHESS - université Paris cité), alcoolisation et risques sexuels, Corée et France
- Meriem M’zoughi, anthropologue, post-doctorante, CKS (Center for Khmer Studies, Siem Reap), chercheuse associée à l’UMR 5600 EVS (Environnement, Ville, Société) et à l'IRASEC (USR 3142 - UMIFRE 22 - CNRS/MEAE), soins et problèmes de santé, Cambodge
- Mathieu Quet, sociologue, directeur de recherche, IRD, Ceped (IRD- INSERM - université Paris cité), industrie pharmaceutique, nouvelles technologies et circulation des médicaments, Inde
- Sandrine Ruhlmann, anthropologue, chargée de recherche, CNRS, UMR 7206 Eco-anthropologie (CNRS, MNHN, université Paris cité), alimentation, gestion des zoonoses, Mongolie.
La pratique du terrain est fondatrice dans la construction des études asiatiques en France, comme l'illustre par exemple la fondation en contexte colonial de la Mission archéologique permanente en Indo-Chine, qui deviendra par la suite l'Ecole Française d'Extrême-Orient. Parallèlement à leur institutionnalisation au fil du vingtième siècle, les différentes disciplines des sciences humaines et sociales ont accordé une importance croissante à la formation au terrain. Où en sommes-nous aujourd'hui, alors que des bouleversements technologiques, géopolitiques et épistémologiques transforment nos pratiques d'enquête et d'enseignement ? Cette table ronde vise à établir un bilan de la formation au terrain dans les études asiatiques françaises contemporaines, à partir des expériences de collègues issu·es de diverses disciplines des sciences sociales. Quels sont les différents dispositifs pédagogiques mobilisés en fonction des disciplines et des régions étudiées ? Comment partager les expériences acquises dans les différents domaines ? Les terrains asiatiques impliquent-ils des enjeux pédagogiques spécifiques et/ou une contribution singulière à la formation au terrain en général ? Quelles collaborations peuvent être envisagées avec nos partenaires asiatiques dans la formation de nos étudiant·es et des leur·es ?
Intervenants :
Paul Sorrentino (EHESS) ; Juliette Sendra(IrAsia - AMU) ; César Castellvi (CRCAO - CCJ - EHESS) ; Vanina Bouté (CNRS - CESAH) ; ; Grégory Delaplace (EPHE - CNRS) ; Bérénice Bellina (CNRS - UMR Temps 8068) ; Emmanuel Pannier (PALOC - CASE -CNRS)
Discutant : Pierre Journoud (Univ. Montpellier 3)
Discutante : Vanessa Frangville (ULB - EASt)
Devant l'intérêt de la société pour les cinémas d'Asie comme en témoignent les prix en festival et les sorties en salles, on peut s'étonner de l'éclatement de l'enseignement et la recherche sur ces corpus qui tient peut-être à une tension disciplinaire entre les études cinématographiques et les études aréales. Les intervenant·e·s de cette table ronde, représentant des aires culturelles différentes, discuteront de la façon dont sont enseignés les cinémas d'Asie en France : à l'université, au CNRS, etc. ? Quelles sont les approches et méthodologies adoptées par les chercheur·se·s suivant s'il·elle·s sont rattaché·e·s aux études cinématographiques ou aux études aréales ? Ces différences sont-elles conciliables ? Comment ces chercheur·se·s collaborent ensemble ? Grâce à quels réseaux ? Ou fait-on le constat d'un certain isolement des chercheur·se·s spécialistes des cinémas d'Asie et de la nécessité de créer un réseau national de chercheur·se·s pour mieux échanger, faire circuler des informations, monter des projets et avoir une meilleure visibilité ? Comment éventuellement renforcer l'enseignement et la recherche en cinémas d'Asie ? Enfin, en dernier lieu seront abordés les débouchés qui existent pour les chercheur·se·s dans l'enseignement supérieur et la recherche, mais aussi au sein des festivals et des institutions culturelles.
Intervenants :
La table ronde modérée par Térésa Faucon (MCF HDR, Membre de l’IRCAV, Sorbonne Nouvelle et du CS du GIS Asie) et Bérénice M. Reynaud, Docteure en études chinoises, rattachée à l'IETT (Lyon 3) et à l'IrAsia (AMU), membre du bureau des jeunes chercheurs du GIS Asie).
Les participant·e·s seront Simon Daniellou (Univ. Rennes 2), Amandine D’Azevedo (Univ. Montpellier 3), Anne Kerlan (CNRS-UMR Chine Corée Japon) et Nicolas Pinet (sociologue, Université Paris-Cité & Inalco)
Discutant : Camilles Salgues (CERI - Sciences po)
Discutante : Simeng Wang (CNRS - CERMES3)
Cette table ronde explore les enjeux méthodologiques et épistémologiques liés à l'étude du religieux en Asie, en mettant l'accent sur les spécificités du terrain et le contexte politique. Le débat s'articule autour de quatre axes principaux :
1. Épistémologie : L'Asie est examinée comme un observatoire privilégié du religieux, soulignant ses spécificités et sa pluralité. On évaluera les contributions des études asiatiques à la compréhension universelle du phénomène religieux à travers une approche comparative.
2. Politique : Les politiques religieuses sont analysées à travers le prisme des sciences politiques, de l'anthropologie et de la philosophie. Une réflexion est menée sur l'équilibre entre neutralité scientifique, respect des droits de l'homme et principe de souveraineté dans le contexte asiatique.
3. Terrain : Les forces et les faiblesses de la recherche empirique sont examinées, avec une attention particulière portée aux stratégies méthodologiques et aux difficultés rencontrées lors des études de terrain en Asie.
4. Positionnement du chercheur : La table ronde aborde la question cruciale du positionnement du chercheur face à la croyance et à la non-croyance, tant personnelle que des sujets étudiés. Les implications de ce positionnement sur la recherche de terrain et la diffusion des résultats scientifiques sont discutées, en confrontant approches confessionnelles et laïques.
Intervenants :
Modération : Pascal Bourdeaux (EPHE - GSRL) ; Yann Borjon-Privé (EPHE - GSRL, UAR EU)
Participants : Bénédicte Brac de la Perrière (EHESS - CASE) ; Eddy Dufourmont (Univ. Bordeaux Montaigne - D2IA) ; Évelyne Chérel-Riquier (Univ. La Rochelle - D2IA) ; Claire Vidal (IAO - ENS Lyon - Univ. Lyon 2) ; Louis Hourmant (IREL)
Les écritures alternatives de la recherche constituent aujourd'hui un champ de réflexion en plein essor, qui interroge tant la transmission du savoir que sa production. Dans les sciences humaines et sociales en particulier, la mobilisation croissante de modalités alternatives dans la transmission de la recherche à destination des chercheurs témoigne de l'émergence d'une réflexion globale d'ordre méthodologique – l'écriture scientifique ne serait plus un impensé, comme le suggéraient Le Bart et Mazel en 2021. Ce « tournant » témoigne également d'une volonté des chercheurs, d'ordre pratique, d'explorer les possibilités offertes par l'image, la fiction, le récit de soi, le son, les nouvelles technologies, les humanités numériques, etc.
L'objectif de cette table-ronde est donc de faire le point sur la pratique d'écritures et de modalités alternatives dans la restitution de la recherche sur l'Asie. Notre réflexion est guidée par les questions suivantes :
- Quels types de modalités alternatives sont mobilisés et produits dans la recherche sur l'Asie, et à quelles fins ?
- Qu'apportent-elles aux chercheurs, aux publics (académique ou non-académique), aux acteurs du terrain ?
- Qu'en est-il de la subjectivité et des émotions dans la restitution de la recherche ?
- Les écritures alternatives témoignent-elles ou non de spécificités (culturelle, sociale, religieuse, politique) des terrains asiatiques, imposant là une spécificité dans la restitution de la recherche ?
Intervenants :
Anne Castaing (CNRS-CESAH); Tristan Bruslé (CNRS-CESAH) ; - Christine Guillebaud (CNRS) - Mukkadas Mijit (ULB) - Bernard Thomann (INaLCO) - Bénedicte Barillé (EHESS)