3–4 juil. 2013
Collège Doctoral Européen, Strasbourg
Fuseau horaire Europe/Paris

Influence du réseau social sur la prise de décision lors des déplacements collectifs chez le capucin moine (Cebus capucinus) et les chevaux domestiques (Equus ferus caballus)

Non programmé
40m
Auditorium (Collège Doctoral Européen, Strasbourg)

Auditorium

Collège Doctoral Européen, Strasbourg

46 Boulevard de la Victoire 67000 STRASBOURG
Présentation orale

Orateurs

Mlle Léa Briard (IPHC-DEPE CNRS-UDS)Dr Odile Petit (IPHC-DEPE CNRS-UDS)

Description

De nombreuses espèces animales vivent en groupe et doivent par conséquent se déplacer en tant que tel. De nombreux auteurs ont suggéré que les mécanismes qui sous-tendent les déplacements collectifs chez les primates reposeraient sur des comportements complexes étant donné leurs capacités cognitives avancées. Cependant, des études récentes ont mis en évidence le fait que des patterns complexes n’impliquent pas nécessairement des mécanismes complexes et qu’ils reposent sur des règles simples et locales. Ainsi, il a notamment été montré, chez le macaque de Tonkean et le lémur brun, qu’un processus mimétique basé sur les relations affiliatives sous-tendait l’adhésion des individus lors des déplacements collectifs. En revanche, c’est un processus mimétique anonyme qui a été identifié jusqu’ici chez le capucin moine, mais dans des conditions expérimentales où les déplacements étaient déclenchés de manière artificielle. A l’aide de l’analyse de réseaux sociaux, nous avons exploré l’hypothèse que les relations sociales chez le capucin moine et les chevaux influenceraient les processus décisionnels lors des déplacements collectifs. Les patterns complexes observés, tels que la latence de départ et les associations des individus au moment de l’adhésion d’un mouvement collectif, ont pu être expliqués par un mimétisme basé sur les relations affiliatives observées en dehors de tout déplacement. Cette influence a été confirmée avec l’observation de l’organisation des individus durant la progression. En effet, la décision d’un individu de se joindre ou non au mouvement dépend de la décision prise par ces partenaires sociaux préférés. Nos résultats ont également démontré un effet du sexe des individus. En dehors de tout déplacement, les capucins moines ont tendance à se regrouper en fonction du sexe, et cette caractéristique se retrouve dans les chemins empruntés par les individus lors des mouvements. Chez les chevaux, où nous avons observé un même groupe en présence, puis en absence de l’étalon, nous avons pu démontré que l’ordre d’adhésion aux déplacements se fait en fonction des affinités quand l’étalon est absent. Contrairement au rôle de leader que la littérature lui prête, l’étalon semble jouer un rôle perturbateur lors de l’organisation des déplacements collectifs puisque les juments semblent être plus cohésives et plus coordonnées en son absence. Ainsi chez les deux espèces, les comportements collectifs complexes peuvent émerger de l’interaction des individus qui suivent des règles simples et locales contraintes par les relations affiliatives et par le sexe. Nos résultats couplés à ceux rapportés dans la littérature nous permettent de penser que ces règles puissent être généralisées à l’ensemble des mammifères.

Author

Dr Odile Petit (IPHC-DEPE CNRS-UDS)

Co-auteur

Mlle Léa Briard (IPHC-DEPE CNRS-UDS)

Documents de présentation

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