Selon la mécanique quantique, une particule confinée dans un puits de
potentiel possède des niveaux d'énergie discrets. Si la quantification
de l'énergie est bien connue pour l'interaction électrostatique et pour
l'interaction nucléaire, elle est beaucoup moins banale pour
l'interaction gravitationnelle.
C'est seulement au début des années 2000 que cet effet a été mis en
évidence auprès de la source de neutrons ultra froids de l'Institut Laue
Langevin à Grenoble : l'énergie d'un neutron rebondissant sur un miroir
est bien quantifiée. La future expérience GRANIT a pour but de mesurer
précisément le spectre des neutrons bondissants en induisant des
transitions résonantes entre différents états quantiques.
Je commencerai par présenter la physique des neutrons ultra-froids, ces
neutrons tellement lents qu'ils sont réfléchis par des miroirs et que
l'on peut stocker dans des bouteilles. Je montrerai par exemple que
cette propriété de stockage est essentielle pour mesurer la durée de vie
du neutron, ou pour contraindre son moment dipolaire électrique. Je
détaillerai ensuite le fonctionnement du spectromètre GRANIT.
Je montrerai que ces mesures fourniront des tests inédits du principe
d'équivalence au niveau quantique, et qu'elles permettront d'établir des
contraintes compétitives sur d'hypothétiques interactions
supplémentaires de portée micrométrique.