Séminaires LLR

Le dégout ou de l’aversion pour le fromage

par Jean-Pierre Royet (Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon)

Europe/Paris
Seminar room (LLR)

Seminar room

LLR

Description
Le propos du travail que nous avons mené est double. Tout d’abord, nous avons estimé la proportion d’individus français qui n’aiment pas le fromage, en estimant les préférences alimentaires de 332 individus pour 75 aliments répartis en 8 catégories. Notre étude montre que l’aversion au fromage regroupe la plus forte population d’individus (plus de 6% qui répondent de 0 à 1 avec l’échelle en 11 points) parmi l’ensemble des personnes présentant des aversions alimentaires. Nous avons ensuite sélectionné des personnes aversives au fromage et comparé en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) leurs patterns d’activation cérébrale avec ceux de sujets qui aiment le fromage. Dans le scanner, les sujets étaient stimulés par les odeurs et les images de 6 variétés de fromage et 6 autres types d’aliments. Ils devaient systématiquement juger deux aspects de leur perception de ces aliments: le plaisir (ressenti hédonique) à sentir ou voir les aliments évoqués par les stimuli et l’envie de les manger. Quand nous comparons les patterns d’activation chez les sujets des deux groupes, nous observons des modifications de l’activité cérébrale au niveau des aires du circuit méso-cortico-limbique de la récompense chez les sujets qui ont du dégout pour le fromage. En bref, l’activation différentielle des aires du circuit de la récompense reflète le ressenti des personnes qui sont confrontées aux caractéristiques sensorielles (odeur, vue) d’un aliment pour lequel ils présentent une aversion. Elle témoigne de leur capacité à répondre correctement après un apprentissage aversif.