de Chantal Abergel & Jean-Michel Claverie
du laboratoire de recherche IGS, Information Génomique et Structurale UMR7256, CNRS-AMU, IMM FR3479, Marseille
Depuis leur découverte au milieu du XIXième siècle, on a toujours considéré que les virus n’étaient pas retenus par le filtre conçu par Chamberland pour isoler les microbes. C’est en 2003 que la découverte du premier virus géant, Mimivirus (1,2), a démontré l’existence de virus visibles au microscope optique, possédant un génome à ADN comparable en complexité à celui des bactéries. Depuis, d’autres virus géants ont été isolés démontrant qu’ils ne sont pas rares mais ont bien été occultés pour des raisons historiques. Alors que l’on commençait à proposer une théorie sur l’origine et l’évolution des virus à ADN (3), a surgi la découverte d’une nouvelle famille de virus géants, les Pandoravirus (4). Ces virus, différents par leur morphologie, présentent des génomes de complexité comparable en complexité aux plus petites cellules eucaryotes. Plus de 90% des protéines codées par leurs génomes ne ressemblent à rien de connu, suggérant qu’ils pourraient avoir une origine différente des autres virus. C’est finalement en prospectant le pergélisol que nous avons réactivé un virus géant de plus de 30.000 ans, Pithovirus sibericum (5), qui bien que partageant la morphologie des Pandoravirus, correspond à une troisième famille de virus, démontrant que nous sommes loin d’avoir prospecté la biodiversité virale. D’autres surprises pourraient surgir de l’étude de ces géants et permettre d’élucider le rôle qu’ils ont pu jouer dans l’apparition de la vie sur terre.
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