La pollution chimique diffuse se généralise dans nos pays développés et est préoccupante du fait de la variété croissante des micropolluants émis par les activités humaines, de leur écotoxicité, de la multiplicité des voies d’introduction (air, eau, sol) et d’exposition dans les écosystèmes. En particulier, les sols des anciennes zones d’exploitation minières d’uranium présentent des teneurs en éléments traces métalliques, ETM (e.g. uranium, U, plomb, Pb, lanthanides, Ln) plus élevées que la moyenne, du fait du stockage de résidus ou de stériles miniers. Ces ETM sont des toxiques chimiques car ce sont des éléments « non essentiels » pour les organismes vivants. Malgré la volonté de mettre en place une évaluation et des prédictions de l’impact de ce type de pollution diffuse, les effets de la présence de U, Pb et Ln dans les sols sur l’intégration à la chaîne alimentaire d’éléments toxiques (via les racines des plantes) et la santé de l’écosystème restent mal connus et difficiles à appréhender. Ce projet pluridisciplinaire vise à réaliser des analyses multivariées sur le site des anciennes mines d’uranium de Roffin dans le Puy-de-Dôme, -qui est aujourd’hui un site d’observation de la Zone Atelier Territoires Uranifères du CNRS-, afin d’apporter des éléments de réponse à ces questions et valider un bio-indicateur (la mésange charbonnière, Parus major) pour le suivi sur le long terme de la santé d’un tel écosystème. L’objectif est ici d’explorer le potentiel d’une approche intégrée de l’écosystème, combinant des approches de spéciation chimique et écologie, pour d’une part, la caractérisation des mécanismes de transferts de micropolluants métalliques des sols et leur bioamplification le long d’une chaîne trophique, et d’autre part, pour l’analyse de leurs effets éco-toxicologiques.