Marc-Antoine Miville-Deschênes: Les modes B pris dans les mailles du filet.

jeudi 16 avr. 2015, 14:00 → 15:00 Europe/Paris

Amphi Charpak (LPNHE)

Avec la cartographie ultra-précise par Planck des anisotropies du fond de rayonnement cosmologique, le grand défi de la cosmologie est maintenant la détection d’un mode spécifique de polarisation de ces anisotropies (les modes B) laissé par les ondes gravitationnelles produites au moment de l’inflation, c’est-à-dire dans la première fraction de seconde après le Big Bang. Cette quête mobilise plusieurs équipes dans le monde qui rivalisent d’adresse dans leurs montages expérimentaux. Ces derniers mois, avec la publication des plus récents résultats de la mission Planck, le contexte de cette quête a radicalement changé. Il apparaît maintenant clairement que le défi n’est plus tellement d’améliorer les méthodes de détection de la lumière polarisée, mais de soustraire la contamination galactique. En effet, Planck a démontré qu’il n’existe pas de région du ciel où le signal cosmologique recherché domine, peu importe la fréquence d’observation. Malheureusement pour la cosmologie, ceci implique qu’il est nécessaire de décrire l’émission polarisée de la Voie Lactée avec précision. Sans le vouloir, la cosmologie permet enfin d’étudier en détail la structure du champ magnétique de notre galaxie, apportant des éléments clés qui manquaient dans notre compréhension du processus de formation des étoiles. Cette quête vers l’origine du temps a donc ouvert une toute nouvelle fenêtre sur notre compréhension de l’organisation de la matière et l’apparition de la complexité. Dans ce séminaire je décrirai ces deux histoires qui se déroulent en parallèle. Je conclurai en présentant comment la communauté s’organise dans ce nouveau contexte et quels sont les projets en cours de définition.