Les limites d’échelles de cartes planaires de Boltzmann (critiques et sous une hypothèse de bassin d’attraction d’une loi stable) conditionnées à être grandes commencent à être bien comprises, au moins le long de sous-suites, et ont fait l’objet de plusieurs exposés aux journées cartes. « Grandes » signifie traditionnellement conditionnées à avoir n sommets, ou n arêtes ou n faces. En fait, dans ces modèles, ces trois paramètres sont asymptotiquement reliés linéairement les uns avec les autres, donc les trois choix reviennent au même, à une constante multiplicative près.
Dans cet exposé, je présentai des résultats obtenus avec Igor Kortchemski sur ces cartes de Boltzmann conditionnées à avoir n arêtes et K_n sommets (donc n-K_n+2 faces). Éric Fusy & Emmanuel Guitter avaient prédit la vitesse de croissance des distances pour la loi uniforme, ce que nous avons confirmé en montrant de plus que la limite est la sphère brownienne. Je m’attarderai davantage sur le cas stable où, selon le choix de K_n, on peut soit retrouver la sphère brownienne, soit obtenir l’arbre brownien d’Aldous dans un phénomène de condensation, soit obtenir (le long de sous-suites) de nouvelles cartes stables « déformées » (par une dérive dans le processus de Lévy associé). On complétera agréablement ce diagramme en montrant que ces cartes continues stables déformées convergent à leur tour vers la sphère brownienne ou l’arbre brownien d’Aldous lorsque les paramètres varient.
Travail en collaboration avec Igor Kortchemski
Partie 1 : arXiv:2101.01682
Partie 2 : arXiv:2402.04098